📨 Été 2022 - Édito de la newsletter de rentrée des Ceméa Pays de la Loire

Un été qui a démarré pour les un.es et les autres avec quelques complexités. La Covid, toujours. Cela entraîne son lot de craintes au niveau des équipes. Les équipes tiennent mais peuvent basculer dès lors qu’une ou deux personnes contractent le Covid. Mais au fil du temps, un peu comme nous l’avions prévu, nous apprenons presque à vivre avec et nous tentons de nous préparer à vivre les prochaines crises sanitaires. Avec une dose de zététique (rationalisme, recherche du vrai…) et de pragmatisme (intégrer les gestes de protection en les réduisant dans des proportions rationnelles pour ne pas détruire notre capital de santé mentale et notre besoin de vivre nos sociabilités). Équilibre difficile à construire mais nécessaire.

Manque d’animateurs et d’animatrices

Cet été la première et principale difficulté dans le secteur de l’animation a été celle du recrutement. Cette difficulté ne s’arrête pas à l’été et sera aussi la première difficulté lors de la rentrée scolaire pour constituer les équipes périscolaires.

Au dĂ©but de l’étĂ©, dans la rĂ©gion des Pays de la Loire, nous avons Ă©tĂ© surpris par la position de la municipalitĂ© de Cholet (49) qui a dĂ» renoncer Ă  l’ensemble de ses camps dont profitent habituellement 500 enfants. Mesure extrĂŞme qui reste isolĂ©e et qui pose certainement des questions spĂ©cifiques Ă  cette ville et Ă  son projet, tant sur un plan qualitatif que dans la perception que peuvent en avoir les jeunes. L’adjoint au Maire Olivier Baguenard exprime sa dĂ©ception « Nous n’avons pas eu une seule rĂ©ponse ! On est déçus et frustrĂ©s ». Pas une seule rĂ©ponse ! Il y a de quoi s’interroger sur la si faible « attractivitĂ© » de cette municipalitĂ©. Pour autant, sans ĂŞtre dans une situation aussi catastrophique que celle exposĂ©e ci-dessus, les difficultĂ©s existent partout et plusieurs facteurs peuvent les expliquer.

Pour que de jeunes anims viennent, il faut bien-sûr qu’il y ait un salaire décent, un revenu, des conditions correctes de travail et d’exercice de l’activité. Nous (CEMEA) ne sommes pas hors sol et connaissons aussi ces problématiques. Cet été les anims occasionnel.les étaient en CEE (50 € sur les séjours et 70 € pour les références de bases). Ce n’est pas suffisant et nous devons avoir comme objectif de progresser. Cette progression doit se créer dans le cadre d’un rapport de force collectif. Car ce n’est pas aux familles de payer directement ces surcoût nécessaires, au risque de réduire l’accessibilité des familles les plus précaires. Il faut donc une contribution plus importante du collectif, de la société (CAF, Collectivités et État)

Mais il faut aussi travailler sur le sens de l’engagement, il faut un rĂ©el projet construit avec les personnes (et non pas seulement exĂ©cutĂ© par elles, dans un contexte parfois de modes de « management » très discutables). Dans une pĂ©riode de tensions autour du recrutement, il est certainement logique que les difficultĂ©s ne soient pas les mĂŞmes partout, ni dans les mĂŞmes proportions (sur tous les territoires, sur tous les organisateurs) Et ce n’est peut ĂŞtre pas un hasard.

La problĂ©matique de cette tension existe aussi dans l’Éducation Nationale, le social, la Petite Enfance, l’action sociale, la santĂ©... Et cela pose globalement des questions :

  • de reconnaissance des mĂ©tiers (au niveau des salaires mais pas seulement)
  • de reconnaissance des structures (centre, hĂ´pitaux, crèches…) avec des niveaux de financement permettant des taux d’encadrement suffisant pour faire « les choses bien »
  • de donner, redonner de la place aux personnes. Il faut arrĂŞter ces « managements » directifs qui ne prennent pas en compte la personne, en la cantonnant Ă  de « simples » fonctions d’exĂ©cution.

Nous l’exprimions déjà il y a quelques mois lors des grèves de décembre. Et cela reste d’actualité pour la rentrée prochaine. Rentrée sociale forte – même si cela peut mettre en tension nos propres organisations – il faut l’espérer.

L’été – les vacances – les vacances aux CEMEA

Les vacances, au niveau Ă©tymologique cela signifie : ĂŞtre libre, inoccupĂ©. Les vacances suggèrent aussi l’idĂ©e d’une rupture, avec son quotidien, sa charge mentale, physique, contractuelle de l’annĂ©e. En ce sens les vacances sont fondamentales et rĂ©pondent Ă  un besoin, une nĂ©cessitĂ©. NĂ©cessitĂ© psychologique, physique. La conception des vacances varie d’une personne Ă  l’autre. Du repos Ă  l’aventure, Ă  chacun.e ses vacances. MĂŞme si cette idĂ©e ne semble pas ĂŞtre partagĂ©e par tou.te.s, les vacances sont un droit.

L’étĂ© n’est pas une pĂ©riode de repos pour les CEMEA. Ce sont donc des semaines de prĂ©paration pour agir concrètement avec : 6 bases de loisirs (plus de 800 enfants accueillis) ; nos propres sĂ©jours (7 Enfance et 6 Jeunesse) ; des animations de rue(Aventure ÉphĂ©mère Ă  St Nazaire) ; des terrains d’aventure (4 gĂ©rĂ©s par les CEMEA, 2 co-organisĂ©s avec des CSC et 5 autres accompagnĂ©s Ă  St Nazaire, Nantes, Orvault, St Herbain, St SĂ©bastien, Angers, ChemillĂ© et Cholet) ; 2 coopĂ©ratives de jeunes ; plusieurs Espaces Jeunesse (pĂ©pinière Horizon, Breil – Dervallières, Espace jeunesse Clos Toreau, JNA – Bellevue ; TAMO accueil de jour de jeunes exilĂ©.es…) ; des Ă©changes de jeunes Ă  l’international (accueil de Palestiniens de JĂ©rusalem Est – Silwan et dĂ©part d’un groupe de jeunes – Nantes Hip Hop, de jeunes de la pĂ©pinières Horizon et militant.es des CEMEA). Un Ă©tĂ© bien rempli pour les CemĂ©a Pays de la Loire !