Un été étrange. Besoins de vacances et problématiques sociétales en suspend Edito de la newsletter #73 - Juillet 2022
L’été – les vacances
Les vacances, au niveau étymologique cela signifie : être libre, inoccupé. La vacance signifie aussi l’idée d’une rupture, d’une rupture avec son quotidien, sa charge mentale, physique, contractuelle de l’année. En ce sens les vacances sont fondamentales et répondent à un besoin, une nécessité. Nécessité psychologique, physique. Après, nos vacances varient : de la pause/repos à l’aventure. A chacun.es ses vacances. Mais cela doit être un droit qui est malheureusement loin d’être partagé.
L’été et les CEMEA Pays de la Loire
L’été n’est pas une période de repos pour l’association. Ce sont donc des semaines de préparation pour agir concrètement avec :
→ L’ouverture de 6 bases de loisirs dans la Région (ferme, kayak, forêt et de nouveaux projets en cours pour 2023 dont une base équestre)
→ C’est l’organisation de séjours enfance avec des départs de Nantes, St Nazaire, Challans, Angers, La Montagne. Les séjours de Juillet sont complets. Il reste quelques places (peu) sur Août.
Un dernier séjour est en cours d’organisation avec le « Palais des Enfants et des Jeunes de Rivne » d’Ukraine, membre de la FI (fédération internationale) des CEMEA : avec l’accueil de 20 enfants sur la région en Août.
→ Des animations de rue à St Nazaire avec « aventure éphémère »
→ L’ouverture cet été de terrains d’aventures : coordonnés et pilotés par les CEMEA au nombre de six sur la Région (3 à Nantes, Orvault, St Nazaire, Chemillé) ; accompagnés d’autres sur la région au nombre de quatre (St Sébastien sur Loire, St Herblain, Angers – Montplaisir, Orée de Bercé Bélinois- 72) et près d’une quinzaine hors région. Un « chantier » national qui doit aboutir à une charte dans l’année et une réflexion autour des politiques publiques qui permettraient de péréniser cet accueil spécifique (inconditionnel, sans inscription, avec entrées et sorties permanentes...)
→ Des actions jeunesses sur Nantes et St Nazaire :
Avec deux coopératives de jeunes : chantiers de jeunes mais aussi la recherche d’un fonctionnement en coopérative, de l’apprentissage à l’auto-organisation.
Avec des séjours et sorties jeunes, des chantiers sur les quartiers du Clos, Bellevue et Nantes Nord
Avec la pépinière Horizon sur les quartiers du Breil et de Dervallières sur Nantes et de multiples projets (séjours en mer, en Palestine, projet cabaret avec des lectures sensibles sur le quotidien du quartier…)
→ Des actions à l’international avec le « retour » des échanges de jeunes. Certains séjours ont été reportés (Allonnes avec la Palestine, l’échange Franco – Tunisien – Palestinien – Sénégalais autour du climat et des enjeux climatiques sur Nantes) pour des raisons de difficulté de visas. Nous sommes malgré tout impliqué·es sur deux échanges de jeunes : avec la commune de Geneston etl’accueil d’un groupe de jeunes de Jérusalem Est
Un groupe de jeunes de Nantes (en particulier des CEMEA et des quartiers du Breil et Dervallière) se prépare pour partir en Palestine. Pas de communication précise sur le sujet : on attend le retour.
→ TAMO – accueil de jour de jeunes exilé.es
L’accueil fonctionne cet été avec des temps sur place (maintien de l’accueil les après midi, sorties et activités culturelles) mais aussi deux séjours (festival d’Avignon et Bord de mer en Vendée)
→ Et l’été c’est aussi le maintien des stages BAFA (et les besoins sont là !)
Cet été c’est près de 1000 stagiaires BAFA accueilli·es sur des stages organisés sur l’ensemble de la région.
Mais l’été ne peut pas faire oublier les problématiques sociales actuelles
En arrière plan nous avons en tête cette actualité qui fragilise la société, les plus précaires mais aussi nos associations. Nous centrons sur deux problématiques qui nous impactent directement.
→ L’impact de l’inflation est énorme. Nous le savons tous et toutes et le subissons individuellement. Il en est de même pour les associations. Les résultats financiers des CEMEA Pays de la Loire sont corrects en 2021 avec une marge de 3 %. Néanmoins une inflation qui se situe entre 6 et 8 % et des produits qui n’augmentent pas dans les mêmes proportions nous fragilisent (des marchés publiques qui ne sont pas indexés sur l’inflation – certainement en lien avec deux - trois décennies sans inflation importante, des subventions qui sont stables – mais donc en baisse en réalité) Nous pourrions envisager un déficit de 3 % si nous n’avons de réactions externes ou internes (mais au détriment de quoi, de qui ?) Situation qui n’est pas spécifique aux CEMEA et qui concerne entre autres l’ensemble du secteur associatif.
→ Une situation de tension autour de l’emploi.
Il y a quelques jours, la municipalité de Cholet (49) a dû renoncer à ses camps dont profitent habituellement 500 enfants. Mesure extrême qui reste isolé et qui pose certainement des questions pour cette ville sur leur projet. L’adjoint au Maire Olivier Baguenard exprime sa déception « Nous n’avons pas eu une seule réponse ! On est déçus et frustrés. » Mais pour que des jeunes anims viennent il faut certes qu’il y ait un salaire, des conditions de travail. Mais il faut aussi travailler le sens de l’engagement, une réel projet construit avec les personnes (et pas seulement être dans des formes d’exécutions avec de plus parfois des modes de « management » très discutables) Et dans une période tension sur l’emploi, il est certainement logique que les difficultés ne soient pas les mêmes partout, dans les mêmes proportions (sur tous les territoires, sur tous les organisateurs)
Pour autant la difficulté existe partout et touche tout le monde. Et aux CEMEA compris ! Nous espérons par exemple qu’il n’y ait pas de covid dans les équipes (pour les personnes, mais aussi sur des questions organisationnelles) Et les difficultés rencontrées cet été préfigure les difficultés qui seront celle de la rentrée sur le périscolaire.
La problématique de cette tension existe aussi dans l’Éducation Nationale, le social, la Petite Enfance, l’action sociale, la santé... Et cela pose globalement des questions :
- de reconnaissance des métiers (au niveau des salaires mais pas seulement)
- de reconnaissance des structures (centre, hôpitaux, crèches…) avec des niveaux de financement permettant des taux d’encadrement suffisant pour faire « les choses bien »
- de donner, redonner de la place aux personnes. Il faut arrêter ces directions, ces « managements » directifs qui ne prennent pas en compte la personne, en la rendant à de « simple » fonction d’exécution.
Nous l’exprimions déjà il y a quelques mois lors des grèves de Décembre. Et cela reste d’actualité sur la rentrée prochaine. Rentrée sociale forte – même si cela peut mettre en tension nos propres organisations – il faut l’espérer.