Politique sanitaire – confinement – quelles politiques éducatives et pédagogiques ?

La crise sanitaire peut durer des mois, voir des années. Nous sommes peut-être sur une crise qui en appellera d’autres. Ce ne sont que des hypothèses mais que nous devons analyser et anticiper.

L’éducation populaire, le lien social a été confiné pendant deux mois car considéré comme non vital. Nous avons réduit la question de la santé, à sa dimension de « soin du corps » sans l’articuler avec le soin du psychique et du mental. Heureusement des initiatives d’éducation populaire ont pu perdurer pendant cette période.

Depuis le début de ce dé-confinement, nous avons des protocoles de dizaines de pages d’interdits quitte à remettre en cause les besoins fondamentaux des enfants, jeunes et moins jeunes. On ouvre « les parapluies » juridiques pour éviter la diffusion d’un virus alors que l’immunité collective n’est pas atteinte.

Dans ce contexte nous devons réfléchir :

  • à nos postures en cas de retour de confinement. Tout ne peut pas passer par le numérique. Nous devons intervenir dans les quartiers, les villages pour maintenir un lien social (solidarité entre les habitant-es, distribution des attestations, maintien des AMAP et circuits courts, mise à disposition de jeux de société, de livres, nettoyage des parties communes par les habitant-es, partage de connexion internet, échanger et discuter en petit groupe…) Une action quotidienne nécessaire tout en respectant les gestes barrières. Mais nous devons aussi réfléchir à notre vie associative et dépasser l’état de sidération que nous avons vécu en début de confinement. Trop d’associations ont mis en pontillés leur propre vie pendant cette période. Trop ! Nous devons interroger le diktat qui nous a été imposé. Il a été (en dehors de l’aide d’urgence et de la garde d’enfants de 1re ligne) de suspendre la vie sociale et associative, n’étant pas considérée comme une source essentielle de « la vie de la nation ». Contrairement à de nombreuses activités d’entreprises, elle s’est vue restreinte comme peau de chagrin.
  • pendant le dé-confinement nous devons travailler (dans le cadre de nos stages, les ACM, le médico-social, l’école…) des modes d’accueil qui permettent de concilier la réduction des risques et de répondre aux besoins fondamentaux. La distanciation physique ne doit pas être une distanciation sociale ! L’éducation nouvelle doit être en capacité de faire, d’inventer des propositions pédagogiques concrètes dans un contexte singulier. La recherche de réduction des risques ne doit pas se transformer dans une angoisse permanente qui ne ferait que construire une société anxiogène, hygiéniste, sécuritaire.

Les CEMÉA Pays de la Loire ont décidé de maintenir une vie associative, des interventions éducatives, des actions sur certains territoires pendant la période de confinement. Pendant cette nouvelle période, nous décidons aussi de rationaliser nos protocoles, nos accueils en se posant automatiquement la question du sens des décisions.

  • Nous ne pouvons pas jouer avec un ballon ? Pourquoi ?
  • Nous ne pouvons utiliser de jouets ? Pourquoi ? Lesquels ?
  • Il faut mettre un masque ? Oui mais dans quelles conditions ? Dès la 1re semaine de confinement nous avions décidé d’en porter sur nos actions alors que d’après le gouvernement à ce moment, cela ne servait à rien et maintenant ils vont nous l’imposer même quand on se situe à 10 mètres de nos publics ?!

C’est donc dans ce sens que nous décidons d’agir autour de deux axes :

1 Les publications
Nous avons décidé de publier plusieurs livrets téléchargeables gratuitement. Les deux premiers sont dores et déjà disponibles :

D’autres projets de publication sont en cours. À court terme autour du 2 juin doit paraître un fichier autour du camping et des activités de pleine nature.

2 Les formations
Des formations spécifiques sont proposées à ce sujet.
L’objectif : Accueillir ou ré-accueillir nos publics en toute sécurité– et en tenant compte de nos intentions éducatives.