Eté 2020 Bilan d’un été singulier !

Au cours du mois d’Avril et de Mai, nous avons craint un été sans vacances collectives. Raison pour laquelle nous avions publié deux livrets :
« Jouer c’est possible » : https://covid19.cemea-pdll.org/livret-jeux-covid-19/
« Camper et activités de pleine nature » : https://covid19.cemea-pdll.org/livret-camper-et-activites-de-pleines-natures-covid-19/

Au niveau national d’autres productions ont été publiées :
« Vivre comme avant c’est possible. » https://yakamedia.cemea.asso.fr/univers/comprendre/temps-de-loisirs-temps-de-vacances/vivre-ensemble-comme-avant-cest-possible
« Les activités c’est toujours possible » https://yakamedia.cemea.asso.fr/univers/comprendre/contre-toutes-les-exclusions/les-activites-cest-toujours-possible
Finalement l’été a été une réussite même s’il convient de ne pas en faire un tableau trop positif : trop d’enfants ne sont pas partis en vacances…

Du côté des CEMEA Pays de la Loire l’activité a été dense, même si de nouveaux projets émergent pour les étés à venir. Dense avec plus de 2000 personnes sur les différents projets, 800 stagiaires sur les BAFA…

Terrains d’aventure – Angers, St-Nazaire, St-Sébastien sur Loire et Doué la Fontaine 1000 enfants
Bases de Loisirs ( 3 bases dans le 44, 85 et 49) 450 enfants
Colos Apprenantes Allonnes 27 enfants
Coopératives de jeunes de Territoire 15 jeunes
Sorties enfants Ville de Nantes 310 enfants
Sorties et permanence jeunesse Ville de Nantes 150 jeunes
Sorties familles Ville Angers 60 personnes
Radio internationale – 1 semaine (pas d’échange pour raison Covid) avec Sénégal, Tunisie et Palestine 30 jeunes
TAMO – accueil de jours de migrant-es – ouvert 6 semaines cet été 100 jeunes

C’est donc l’occasion, sans être exhaustif de faire un premier bilan de cet été.

Terrains d’aventure

4 terrains cet été : Angers (sur 12 semaines), St-Nazaire (6 semaines), Doué la Fontaine (8 semaines) et St-Sébastien sur Loire (1 semaine) avec près de 1000 enfants, jeunes, parents accueillis sur les 4 terrains.
Toujours aussi bluffant pour les habitant-es, les élu-es, les professionnel-les et volontaires ; le terrain d’aventure est un terrain éducatif passionnant tant pour les enfants, les familles et les animateur/trices professionnels et volontaires.

Voir les deux articles qui suivent à ce sujet.

Bases de Loisirs

Dans le contexte du covid, le choix a été fait de ne pas ouvrir les deux nouvelles bases et de maintenir les anciennes. Ce n’est que reporter avec bien l’intention d’ouvrir en 2021 une 4 et 5e base.
http://www.cemea-pdll.org/Bases-de-Loisirs-2020

Les bases de loisirs des CEMÉA Pays de la Loire ont accueillis près de 450 enfants. Tout l’été des enfants entre 6 et 16 ans ont profité de vacances en pleine nature. « Rencontres, sensations, expérimentation, autonomie, exploration, rires, prise en compte du rythme » voilà ce que retiennent certain-certaine-s d’entre eux et elles. En ces temps de crise sociale et sanitaire, c’est une victoire pour les structures organisatrices ainsi que pour les CEMÉA. Même si le taux de remplissage n’est pas aussi important que l’année passée avec une légère baisse de 11 % de l’activité par rapport à 2019 (annulation de quelques séjours en Mai – Juin 2019)
Nous craignions une baisse plus importante et nous sommes heureux d’avoir pu permettre à autant d’enfants de profiter de leurs vacances. Sur ces lieux nous avons aussi accueilli environ 300 stagiaires en formation volontaire ou professionnelle à l’animation.
Un été sans cluster !

Une équipe des CEMEA (Romain de l’association nationale) avec Laurent et Allan de l’association régionale a tournée et produit des images pendant 1 semaine sur les bases. Plusieurs dizaines d’heures de film pour construire plusieurs petits films sur différentes thématiques. En voici un premier autour de la question du rythme des séjours (prendre le temps de vivre), de la nature et de notre rapport à la nature…

Coopérative de Jeunes de Territoire - Nantes (Clos Toreau et Malakoff)

Qu’est-ce qu’une coopérative ?
Une coopérative est une entreprise dont les associé-es contribuent volontairement à parts égales en droits et en obligations. Le système coopératif est fondé sur le principe de la coopération et de la solidarité. Le pouvoir y est exercé démocratiquement et les membres de la coopérative travaillent avec le souci de l’intérêt général de tous les associé-es.
Et c’est bien de cela dont il s’agit. C’est bien cela qui nous intéresse du point de vue éducatif dans cette expérience. Il est intéressant d’échanger avec les jeunes et de leur laisser la décision collective :

  • de la distribution de l’argent
  • le prix des chantiers
  • l’organisation de la coopérative (communication, comment accueillir de nouveaux membres, car nous avions trop de chantiers, organisation des réunions, rencontre avec les commanditaires de mission, réalisation de devis, recrutement de nouveau-elle-s coopérant-e-s pour assurer les missions, gestion des absences et des retards...)
  • la réflexion sur le salariat (pourquoi ? Pourquoi les taxes sur les salaires...)

La coopérative est née aussi de différents constats sur les deux quartiers concernés (en soi assez classique) : Nous avons lancé cette action en partant de plusieurs constats et observations : la difficulté pour les 16-20 ans d’accéder à un premier job d’été ; le peu de départ en vacances des 16-20 ans ; avec pour conséquence des jeunes à la recherche d’emploi présents sur les quartiers.

Avec le soutien de la Ville de Nantes et de la CAF de Loire Atlantique, de l’État (politique de la ville, il a été organisé sur le quartier Nantes Sud – Centre Sud une Coopérative Jeunesse de Territoire pour la troisième année consécutive.

Les différentes missions : distribution des programmes de l’été, catering pour des artistes lors du mini-festival de l’Acavale, nettoyage des espaces verts pour Nantes Métropole Habitat, entretien des cendriers dans le centre-ville de Nantes, installation et soutien aux éducateur-rice-s sportif-ve-s lors des événements Bouge ton Parc, installation accueil et service lors des RDV aux pataugeoires… À ce jour les missions se situent sur le champ de la collectivité et associatif. Nous ne sommes pas arrivés à toucher les familles et les entreprises privées non associatives. C’est regrettable.

Le 27 Août nous étions sur une soirée de clôture de l’été : occasion d’en faire le bilan.

Bilan quantitatif
Cet été la CJT :
- a effectué 61 missions
- a travaillé 880h
- pour un temps de travail moyen de 67h30 par coopérant-e-s sur l’été
- a récolté 17 565 €
- pour un salaire moyen net de 675 € par coopérant-e-s

Paroles de jeunes lors de la soirée
« Je voulais travailler pour gagner un peu d’argent, parce que je ne suis pas parti en vacances. Je voulais faire des découvertes. Je suis très contente, j’ai découvert un travail, j’ai découvert des amis, des nouveaux endroits. J’aime bien. Je vais utilisé l’argent pour mon permis ou le garder pour faire un petit voyage à Paris ou Lyon. »
Aysu 16 ans

« On avait prévu de partir en vacances mais ça a été annulé, plutôt que de rester chez moi toute la journée je préfère travailler parce que ça occupe mes journées et je gagne de l’argent que j’utiliserai pour acheter certaines choses ou que je vais économiser pour plus tard. »
Nora 16 ans

« On est un bon groupe, les missions qu’on a elles sont plutôt bonnes, c’est des choses que personnellement j’aurai jamais faites toute seule, donc ça m’a permis de découvrir d’autres choses donc c’est cool. Ça m’a permis de m’ouvrir plus facilement et d’aller plus vers l’autre »
Alice 16 ans

Sorties enfance – Ville de Nantes

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-faute-de-partir-en-vacances-les-enfants-decouvrent-le-departement-ab985e6e-e130-11ea-8082-bb1da414d845

Le projet a été proposé à la Ville de Nantes et à la CAF de Loire Atlantique après une réflexion pendant le confinement et une forte intuition :
La population devrait être assez nombreuse cet été dans les quartiers :

  • Peu de déplacement à l’étranger au regard des fermetures de frontières et des risques de 2e vague ici ou là-bas.
  • Taux de chômage : il progresse à deux chiffres en France et de manière plus importante dans les quartiers
  • Les structures de droit commun (comme l’Accoord) risque d’être saturé : nombres d’enfants importants et conditions sanitaires encore flous même si on se dirigeait vers un allégement des protocoles.

Partant de cette intuition, nous avons proposé des sorties enfance en nombre sur le Clos Toreau, l’est de l’Ile Beaulieu, Malakoff, Bellevue et Nantes Nord. Pendant 6 semaines, nous avons proposé autour de 6 à 8 sorties par semaine. Nous étions parfois seuls à organiser sur certains quartiers (Clos Toreau…) et avec des associations de quartiers partenaires (Casse ta Routine ; JNA, Ambitions Jeunesse)

L’intuition était bonne et le bilan quantitatif est là :310 enfants, 60 enfants du Clos Toreau, 20 de Beaulieu, 100 de Malakoff, 60 enfants de Bellevue, 70 enfants de Nantes Nord. Avec 6 semaines de fonctionnement, avec en moyenne 9 sorties par semaine, nous avons organisé 54 sorties, soit 864 journées – enfants (16 enfants/sortie en moyenne)

Au-delà du bilan quantitatif, de la réponse à un réel besoin, notre réflexion et notre bilan est en cours. Mais il ressort dores et déjà quelques points :

  • Notre fonctionnement (une proximité dans le quartier soit direct soit par l’intermédiaire d’associations de quartier) a permis de toucher des familles et des enfants qui trop souvent ne sont dans l’usage commun de la Ville. Les enfants et les familles que nous touchons, sont souvent exclues des lieux habituels. 50 % des familles étaient non – francophones ; avec des problématiques de langues. La communication par flyer et papier ne sont pas suffisantes et le travail relationnel plus important est nécessaire (explication, traduction…) 60 % des enfants qui ont réalisé ces sorties ne sont pas sorties autrement du quartier cet été.
  • Ce projet était une première. On a touché certaines limites qu’il convient de travailler si on souhaite poursuivre cette expérience. Même si nous avions des activités baignade, découverte du milieu (campagne, ferme, plage), des sorties vélo nous sommes restés coincés dans une certaine forme de consommation de la sortie. Il est donc nécessaire de travailler avec les associations partenaires sur la participation et l’implication des enfants, sur la démarche de projets. Enjeux fondamentaux et intéressant à travailler.