Accueil > Actualités > 31 propositions des Ceméa Pays de la Loire pour les élections municipales à (...)
La collectivité est éducative car l’éducation concerne de multiples compétences de la commune, de la ville ou de l’agglomération. Les choix en matière d’aménagement, d’architecture, seront décisifs dans le développement de l’autonomie de l’enfant dans ses transports. Ils permettront ou pas l’accessibilité aux personnes en situation de handicap ou âgées, d’avoir une école ouverte ou pas sur le territoire, et d’envisager des espaces associés et partagés par les acteurs associatifs et éducatifs. L’organisation des actions culturelles, des espaces éducatifs en dehors du temps scolaire relève de la collectivité…
En quelques mots la ville, la commune est éducative et éducatrice ! Et en ce sens les CEMEA ne peuvent que s’intéresser, intervenir dans le débat des élections municipales !
Les associations répondent à des objets qui relèvent de l’intérêt général et public. En ce sens, une grande majorité des associations ont une utilité sociale et en particulier les associations d’éducation populaire, lesquelles doivent être reconnues par les collectivités comme des acteurs, des partenaires indispensables des territoires. Elles prolongent et renforcent les missions de service public en y apportant une plus-value. Cette dernière, associative, se construit dans sa liberté, dans sa capacité d’innover, dans celle de rassembler et de mobiliser les personnes et les habitant-es. Sa liberté se traduit par sa capacité à interpeller, parfois de à critiquer la collectivité.
Nous sommes donc dans une dialectique entre la construction d’une politique publique avec la collectivité et la liberté de penser, d’agir, parfois en tension avec la collectivité. Il y a quelques années un ministre de l’éducation l’Éducation Nationale disait : « Je ne vais pas financer des associations qui manifestent sous nos fenêtres. » Et bien nous affirmons le contraire ! Il est nécessaire de financer les associations au-delà des « copinages » politiques, à partir du moment où leurs actions relèvent d’une utilité sociale.
1 Des instances de concertation
Dans chaque collectivité il est nécessaire de construire des instances de consultation et de concertation entre celle-ci et les associations :
2 Un protocole commun pour plus de transparence
Dans chaque collectivité, il est nécessaire de construire un protocole (connu, co-construit) qui explicite le fonctionnement des financements, des subventions. Le manque de transparence (que l’on identifie trop souvent) engendre des situations inégales, des tensions au sein du secteur associatif. Le protocole se doit donc de définir les critères d’obtention et de calcul des montants afin d’éviter les copinages ou soupçons de copinage.
3 Inverser l’évolution entre la part des subventions et la part des appels à projets/marchés publics
Il est aussi nécessaire de faire évoluer les modes de financements en réduisant la part des appels à projet et marchés publics pour augmenter la part des subventions. Il convient donc d’inverser la courbe que l’on connaît depuis 30 ans. De même, il y a une nécessité de financements pérennes pour mener des actions dans la durée sur la base de conventions pluriannuelles. Cette inversion, c’est l’expression de la reconnaissance de l’utilité de la vie associative et du financement de son fonctionnement.
La collectivité municipale a une fonction essentielle sur l’enfance et la jeunesse :
Mais il convient globalement de penser la ville, la commune comme point d’appui pour les dynamiques de changement, à l’adolescence, à l’entrée dans la vie adulte. La collectivité doit être ambitieuse et il convient de penser celle-ci comme de réels territoires supports d’identification. Cela suppose que les enfants et les jeunes puissent aussi y exister de manière lisible et pris en compte par la collectivité.
4 Des espaces de concertation et d’initiative
Mise en place dans chaque commune d’ espaces de consultations, de concertations (sur certains sujets) et création/renfort d’espaces d’accompagnement de projets et d’initiatives de jeunes.
Pour ce faire, il convient de conduire sur le mandat une analyse institutionnelle (qu’est-ce qui est négociable ou non ?…) et de construire les espaces en étant dès le début sur l’institutionnel.
Des temps de rencontres, de concertation, dans les lieux de vie seront organisés, afin d’accueillir ceux qui ne sont pas habitués de ces espaces, et ne bénéficient pas nécessairement d’un capital culturel familial.
5 Favoriser une convergence des politiques publiques enfance et jeunesse
Même si la Loi Notre a définit la Région et le Conseil Régional comme le pilote, coordinateur des politiques jeunesses, les communes et villes ont un rôle important. D’autant plus que le Conseil Régional Pays de la Loire a décidé de ne pas mettre en œuvre la Loi. Mais il est intéressant de travailler des dynamiques de mutualisation, de convergence entre l’ensemble des communes.
6 Renforcer la continuité et la qualité de l’action éducative
Il convient de renforcer la continuité éducative entre l’école, le périscolaire, l’accueil de loisirs et le socioculturel. Celle-ci doit se concrétiser autour de deux axes :
La continuité éducative et les mesures précédentes doivent permettre de réduire le turnover des équipes et de travailler la qualité pédagogique de l’accueil. Dans encore trop de communes, l’accueil est de qualité moyenne avec des retours parfois désastreux des familles. Nous repérons trop souvent des professionnels peu motivés, qui laissent les enfants faire en surveillant de leur chaise et en attendant que le temps passe.
Nous devons réintroduire, dès le plus jeune âge, une qualité pédagogique avec des aménagements de qualité, des activités nouvelles, des projets, de l’innovation pédagogique… L’approche de l’activité doit être holistique et non occupationnelle. En ce sens, on considère l’enfant dans sa globalité : un enfant, un sujet qui apprend, qui travaille, qui vit. L’activité prend donc en compte sans clivage l’ensemble des composantes de la personnalité humaine : le moteur, le cognitif, les aspects sociaux et affectifs.
7 Accueillir tous les publics
La majorité des structures socio-éducatives accueillent 80 % des enfants et des jeunes de leurs territoires. Mais la qualité éducative d’une collectivité se mesure aussi sur la « gestion » des 20 % restant. Il convient donc de renforcer l’inclusion (accueil des personnes en situation de handicap), d’expérimenter auprès des jeunes majeurs « gêneurs », des publics Roms ou migrants…
Travailler avec ces publics nécessite d’expérimenter, de tenter, de prendre quelques risques (risques pédagogiques) La structure doit donc permettre ces prises de risques et des autonomies organisationnelles.
Au niveau de la violence avec certains jeunes ; il convient de pouvoir agir rapidement autour de plusieurs dimensions :
Le Centre Social, la structure socio-éducative doit être le dernier rempart de la violence et à ce titre ne doit pas être considéré comme une institution politique, mais bien comme un espace de médiation, un espace de débat contradictoire.
La culture est un besoin permanent et représente le fondement d’une société humaniste et progressiste. Les communes ont un rôle fondamental dont celui de pouvoir aider, construire, co-construire l’articulation entre l’offre culturelle et les pratiques éducatives. Les communes doivent construire une réelle politique d’accompagnement culturel pour la rendre accessible et nous savons que la problématique de l’accessibilité ne se situe pas seulement sur la question tarifaire.
L’action sociale répond à un besoin. Car même si on peut souhaiter une politique sociale qui vise à détruire la pauvreté, la précarité ; il convient aussi au présent d’agir pour réduire les effets néfastes d’une politique trop libérale. Ces deux axes d’intervention visent en fin de compte un objectif commun : donner les moyens aux habitants d’être acteur/trice de leur vie, de leur territoire.
8 Soutenir une politique globale d’accompagnement culturel
En ce sens la collectivité doit agir dans un premier temps sur les trois piliers de l’accompagnement culturel :
La mise en œuvre de ces trois piliers permet réellement de parler d’accompagnement culturel.
9 Une action sociale transversale et globale
Les collectivités mènent plusieurs types d’actions sociales : logement, tarification solidaire ou au Quotient Familial, prévention santé, jardins collectifs/partagés, 1er départ en vacances familiales, accueil de migrant-es… Il convient de poursuivre et amplifier ces chantiers et de construire une politique globale et cohérente malgré le fait que ces actions soient souvent portées par plusieurs services. Pour ce faire, il doit y avoir une politique dédiée (projet) et une coordination spécifique quand plusieurs services sont concernés.
10 Soutenir l’innovation sociale, éducative et pédagogique
Soutenir l’innovation c’est renforcer la capacité d’agir des bénévoles, des professionnel-les associatifs et municipaux. Cela nécessite de questionner le mode d’organisation et le poids de la hiérarchie actuelle au sein de trop de structures. Il convient de réduire la bureaucratie et donc de diminuer les niveaux et temps de traitement ou les process de régulation et de décision. Cette déconcentration et décentralisation partielle des différents appareils doit permettre l’innovation et replacer les bénévoles et professionnel-les dans cette démarche.
Il convient de lancer les différentes équipes dans une dynamique d’actions – recherches qui se différencie de la recherche classique ou « pathologique » dans le sens qu’elle recherche plus la transformation que le constat, plus l’expérimentation que la reproduction (même si la question de la transférabilité se pose dans un second temps). Il devient alors nécessaire de changer le sens du métier, les cultures professionnelles pour se mettre dans ces postures d’analyse, de recherche, d’expérimentation.
Cette reconnaissance de la collectivité doit aussi se traduire professionnellement : il n’y a pas de raison que la recherche, l’innovation soit reconnue et financée au niveau de l’industrie, de l’agroalimentaire, de la pharmacologie… et pas dans nos structures sociales et éducatives.
11 Pouvoir d’agir des habitants
Il est indispensable de redonner, de donner de la capacité et du pouvoir d’agir, de la participation au sein des espaces collectifs des communes : Maison de Quartiers, Comité de fêtes, Régie de solidarité… En ce sens, il convient de travailler autour de deux axes :
12 Dans le cadre de fusion des communautés de communes, respecter l’histoire et l’identité de chaque territoires
La fusion subie ne peut qu’être violente, qu’elle soit en lien avec des collectivités ou des associations. Cela nécessite de s’organiser en peu de temps malgré des histoires, des organisations, des cultures professionnelles, des identités différentes. Le risque est le rapport de force du groupe « le plus fort », « le plus influent », « le plus nombreux en terme d’habitant-es » qui créer une uniformisation des pratiques sur l’ensemble du territoire.
Pour exemple sur une même collectivité, communautés de communes l’organisation de l’enfance et de la jeunesse peut être ici organisé par des associations et ailleurs par la collectivité, sur ce territoire à l’échelle des communes avec une autonomie et par ailleurs à l’échelle intercommunale. Ces organisations se sont construites au fils des années avec parfois des associations historiques datant de plusieurs décennies. La loi n’oblige en aucun d’uniformiser les pratiques. Elle demande et à juste titre une équité des droits et des accès aux loisirs.
La plupart des villes, des communes ont souvent des actions de coopération internationale. Il y a là une importance à ce que ces coopérations ne soient pas seulement économiques, l’œuvre d’experts, d’ONG. Pour les collectivités, l’enjeu est de construire une politique logique entre coopération décentralisée, solidarité, ouverture culturelle et échanges internationaux.
Si nous parlons de citoyenneté mondiale, de solidarité internationale, d’ouverture culturelle, d’éviter le replis sur soi : les collectivités, les communes ont une responsabilité.
Favoriser les mobilités internationales, les rencontres, l’ouverture, c’est construire des leviers face aux multiples freins :
13 Favoriser la mobilité des enfants et des jeunes
A travers différents dispositifs, les collectivités doivent favoriser avec l’État, les mobilités des enfants et des jeunes. Dans le cadre de l’école les enfants devraient tous pouvoir vivre une classe transplantée en France, au collège un échange ou un séjour en Europe et au lycée un échange ou un séjour hors de l’Europe. De même, la collectivité doit favoriser les mobilités (échanges, volontariat, chantier) dans le cadre de l’éducation non formelle.
14 Créer des programmes jeunesses dans le cadre de la coopération décentralisée
La collectivité doit permettre et co -financer des échanges de jeunes dans le cadre de coopérations : volontariat, stagiaires, chantiers… Depuis quelques années le MEAE (Ministère des Affaires Étrangères) a pris conscience de l’intérêt de mixer des programmes jeunesses avec des programmes de coopération décentralisée et lance tous les ans un appel à projets, ouvert aux collectivités.
Les échanges, les volontariats internationaux constituent des leviers puissants de renforcement des partenariats de coopérations et participent aussi à l’acquisition de compétences des jeunes, à la consolidation de la citoyenneté et à la cohésion sociale.
15 Créer des Maisons internationales jeunesses dans les villes et les communautés de communes
Les fonctions des Maisons internationales (formes à définir) sont les suivantes :
Au moment où l’école vit différentes mutations à travers notamment les différentes nombreuses réformes qui se succèdent, il nous semble nécessaire de réaffirmer qu’il n’y a pas une éducation portée par l’école, une éducation portée par la ville, une autre portée par la famille... : il y a UNE éducation, qui doit être globale et cohérente, avec tous les acteurs de la cité.
L’apprentissage des valeurs citoyennes, laïques et du vivre ensemble est un impératif qui demande une révolution culturelle, la mise en cohérence de tous les temps et de tous les lieux éducatifs ainsi que la participation des acteurs de la cité qu’ils soient élus, professionnels de tous secteurs, habitants… Ces enjeux doivent être portés par une politique globale d’éducation que ce soit sous la forme d’un PEDT ou d’un PEL. Ces projets sont de véritables appuis pour les villes afin d’engager cette réflexion globale, et contribuer à faire de ces territoires des espaces « apprenants » garantissant le droit à l’éducation pour tous, sous toutes ses formes (éducation formelle, non-formelle).
16 Poursuivre et renforcer la mise en œuvre de PEDT/PEL dans chaque commune ou dans chaque quartier pour les grandes villes
Un projet éducatif de territoire, un projet éducatif local est une nécessité ! Coordonner l’ensemble des acteurs éducatifs, c’est dans un premier temps une reconnaissance de la complémentarité et des spécificités de tous les acteurs. Celui-ci doit permettre de s’inscrire dans une réelle dynamique de projets et donc de proposer aux enfants, aux jeunes un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l’école.
Dans ce cadre, il est intéressant d’interroger la carte scolaire. Et s’il convient de lutter contre les logiques de gentrification au sein d’une ville (expulsion des populations les plus pauvres avec une évolution des prix de à la location) il est vital que l’école n’aille pas dans le même sens, avec un objectif de mixité sociale. Le PEDT/PEL doit se construire et vivre dans le cadre d’une gouvernance démocratique associant l’ensemble des acteurs.
17 Construire un programme de construction et de rénovation d’écoles qui prenne en compte les besoins pédagogiques progressistes et les besoins d’ouverture
L’architecture n’est pas neutre et le milieu de vie joue un rôle capital dans le développement des individus. Les CEMEA proposent donc d’associer les usagers (professionnel-les, enfants, jeunes…), experts d’usage et de réfléchir à l’ensemble des besoins :
18 Construire des programmes d’actions éducatives cohérents en direction des écoles
La collectivité peut proposer des interventions éducatives. L’objectif n’est pas de surcharger les écoles et les classes et de sombrer dans une forme de sur-activisme. La collectivité peut malgré tout, dans le cadre du PEDT ou du PEL, impulser des actions éducatives et associer ainsi l’ensemble des acteurs. Au-delà de celles proposées (éducation aux médias, prévention santé, prévention harcèlement, discriminations…) c’est l’occasion d’une ouverture de l’école aux acteurs éducatifs de la commune, du quartier.
19 Favoriser la mise en œuvre d’actions en lien avec l’accompagnement à la scolarité
La collectivité doit avec l’apport aussi de la CAF – caisse d’allocation familiale – soutenir les actions d’accompagnement à la scolarité pour entre autres compenser des inégalités familiales. La collectivité avec la CAF, doivent être garants et impulser une pédagogie spécifique : il n’est pas question de refaire l’école après l’école.
Les temps d’accompagnement doivent prendre la forme d’un temps de détente, de prise de recul, de convivialité, de discussion. Les activités supports doivent être variées : aide méthodologique de à l’organisation de son travail, activités ludiques, culturelles. Il convient surtout de travailler autour du rapport de l’enfant, du jeune au savoir : prendre du plaisir et construire du sens aux apprentissages. Une action exclusivement centrée sur l’aide aux devoirs n’est pas satisfaisante.
20 Favoriser des pratiques pédagogiques progressistes
Par pédagogie progressiste, nous entendons tous les courants pédagogiques qui se nomment différemment : éducation nouvelle, éducation Freinet, pédagogie différenciée, école ouverte…
La collectivité doit favoriser, susciter certaines pratiques pédagogiques :
21 Favoriser une éducation aux médias et au numérique qui permettent aux enfants, jeunes et familles de se construire des regards critiques mais aussi de s’autonomiser sur les pratiques numériques et prévenir ses usages.
Dans le cadre du PAE – programme d’actions éducatives – ou ailleurs,la collectivité doit agir sur ces questions pour à la fois réduire la fracture numérique, donner du recul aux enfants, jeunes, familles sur les médias que l’on reçoit mais aussi dans leurs pratiques (réseaux sociaux – prévention à l’usage – droit à l’image, confidentialité, protection des données, harcèlement...)
22 Favoriser l’inclusion des personnes (enfants, jeunes, adultes…) en situation de handicap et globalement l’ensemble des enfants et des jeunes, quelque soit leur situation.
Nous défendons une inclusion qui se repose sur trois principes, afin de repenser une société actuellement pensée par des valides pour des valides :
La collectivité doit donc travailler dans ce sens :
Le déficit criant de l’accueil de la petite enfance et son coût très élevé pèsent aujourd’hui sur les familles. Cette situation pénalise avant tout les ménages les plus modestes mais aussi ceux des classes moyennes, creusant ainsi un peu plus les inégalités sociales. Il convient de rompre avec les politiques qui favorisent le retour des femmes (souvent !) au foyer et les inégalités.
23 Créer un service public de la Petite Enfance – avec une diversité des modes d’accueils municipaux et associatifs
La création d’un véritable service public de la petite enfance - non obligatoire mais gratuit permettrait d’offrir à tous les petits, un mode de garde adapté et de répondre par le haut à l’enjeu contemporain de l’articulation des temps professionnels et familiaux.
Les différentes formes d’accueil représentent une richesse tant que les familles trouvent le mode de leurs choix (assistant.e maternel.le, crèche, halte garderie…).
La collectivité doit à travers la gestion ou le financement des accueils collectifs, à travers les des RAM (réseau d’assistant.es maternel.les) développer certains principes éducatifs fondamentaux. La collectivité peut agir à travers un projet éducatif de la petite enfance et à travers la formation des professionnel-les autour d’un certain nombre de principes :
24 Coordonner l’ensemble des acteurs de la Petite Enfance et de la parentalité
Dans le cadre du PEDT, ou en dehors, il convient de construire un projet éducatif de la petite enfance et ainsi d’associer l’ensemble des acteurs de la P.E avec une gouvernance participative et démocratique. Souvent la parentalité est associé à la P.E. Cela peut représenter une force comme une faiblesse car la parentalité ne concerne pas seulement les enfants en bas – âges.
25 Créer des lieux d’accueils enfants – parents sur la petite enfance mais aussi sur l’enfance
On ne naît pas parent mais on le devient. Dire cela signifie que l’on apprend à être parent. Le premier espace d’apprentissage reste son vécu (souvenir de ses propres parents) et la famille élargie. Pour autant ce n’est pas suffisant. La collectivité doit intervenir pour soutenir la parentalité pour les personnes en difficultés ou non.
En ce sens la commune, la ville doit démultiplier les espaces parents – enfants. En milieu rural la réponse (itinérance…) doit pouvoir se construire à l’échelle intercommunale. Les LAEP (lieu accueil enfants parents) répondent à plusieurs objectifs :
Rendre le parent acteur est aussi une nécessité qui concerne les collectivités. Il est indispensable d’introduire des politiques publiques qui permettent au parent de passer de l’usager à acteur. Faire ensemble c’est permettre au sujet acteur de devenir maître de son texte, de son projet. D’acteur, il s’agit de devenir par la suite « auteur » de soi même.
Le faire ensemble est une idée tirée du développement communautaire, que l’on retrouve aussi dans les différents groupes de paroles. La posture des professionnel.les de l’accompagnement social doit se construire à travers ce potentiel : ne pas percevoir le parent seulement à travers ses difficultés, ses besoins mais avant tout à travers ses potentiels.
26 Expérimenter le Aller – vers, en particulier autour de la parentalité
Le aller-vers est un impératif pédagogique qui ne concerne pas seulement la parentalité. Il permet de « toucher » les enfants, les jeunes, les familles les plus éloignées des institutions, qui ne franchissent pas la porte d’entrée du centre social. Il convient de lancer (et en particulier autour de la parentalité) des actions hors les murs, sortir de la seule conférence pédagogique sur la parentalité qui nécessite un capital culturel pour oser y aller.
Les collectivités représentent une économie importante. Les collectivités représentent autour de 1,9 millions d’agents, 71 % des investissements publics et ont un poids économique autour de 250 milliards d’euros/an ; soit près de 10 % de l’économie française. En ce sens les collectivités sont des acteurs économiques importants et ont un rôle, une fonction à jouer.
27 Pour une charte des achats
Il est important que les collectivités (à travers leurs achats, leurs marchés publics) puissent imposer des conditions : - localisation de la production, engagements sociaux…
28 Pour une économie circulaire qui soit portée partiellement par l’économie sociale et solidaire
Par économie solidaire, nous entendons des achats, des travaux et des services qui soient produits par des acteurs, des initiatives soutenu.es par la collectivité : une entreprise d’insertion, un ESAT, une coopérative de jeunes… De même, il convient toujours à travers une politique d’achats de favoriser les structures de l’ESS au détriment des structures capitalistes marchandes.
29 Numérique : accompagner la transition vers des outils éthiques au service des citoyens et des territoires
Les acteurs associatifs sont souvent en difficulté au regard du développement. Ces difficultés sont de plusieurs ordres :
En partenariat avec une collectivité, une fédération d’associations, ou bien encore une association elle même, les CEMEA proposent :
Les collectivités peuvent et doivent soutenir de telles démarche et s’adresser ainsi à l’ensemble du secteur associatif.
La question de sécurité sera abordé avec un premier propos inexact : Nantes est une ville où l’insécurité grimpe. Or les statistiques démontrent que l’insécurité ne grimpe pas. Elle démontre par exemple par rapport aux viols dans l’espace public ou privé les femmes vont plus souvent aujourd’hui porté plainte. Mais cela ne veut pas dire qu’il y en a plus.
L’insécurité n’est pas non exclusivement là où on le pense. Il y a un par exemple une insécurité policière réelle et observée. En 2018 le comité contre la torture de l’ONU a produit une publication alertant l’État Français contre sa politique répressive : « Le Comité est préoccupé par les informations sur l’usage excessif de la force par les forces de police au cours de certaines perquisitions, ayant entraîné des séquelles psychologiques chez les personnes concernées. » en posant aussi de vives questions contre « les débordements survenus durant diverses manifestations, prenant en compte des allégations d’usage excessif de la force par la police et la gendarmerie ayant dans certains cas entraîné des blessures graves et des décès ».
Ces éléments ne sont pas l’émanation d’un groupe radical mais d’une commission de l’ONU. De même Amnesty International alerte régulièrement depuis quelques années sur notre situation interne à la France. Et elle illustre une situation réelle en France et entre autres à Nantes avec des forces policières qui se sentent en guerre et qui ont des agissements qui dépassent la raison, l’entendement. Aujourd’hui pour des personnes partir dans une manifestation à Nantes avec du sérum, une écharpe, des lunettes est un acte ordinaire qui relève d’un certain quotidien et pas seulement de jeunes libertaires ou autonomes.
Alors concrètement que faire ? Les CEMEA ne construisent pas une proposition globale mais centré sur la dimension éducative. Pour autant il nous semble nécessaire de privilégier cette dimension au tout répressif.
30 Agir contre les violence envers les femmes
Il faut agir des le plus jeune âge et tous les ans sur une éducation au genre, sur une éducation égalitaire, autour des question de drague, de harcèlement, de consentement… Les communes, villes doivent dans leur programme d’actions éducatives permettre ce style d’intervention externe mais aussi former les enseignants à intervenir sur ces questions. Il en est de même sur toutes les formes de discriminations : racisme, handicap…
Ces interventions ne pourront pas être suffisantes pour stopper toute violence mais déjà les réduire fortement. Reste un travail a mettre en place sur l’accompagnement des victimes pour se reconstruire.
31 Politiser notre intervention éducative
Face à cette violence sociale, de genre, raciste…, nous ne pouvons pas nier que l’action associative n’est pas assez politisée. L’éducation populaire doit certes porter sur des actions de solidarité, compenser les impacts d’une société libérale (accompagnement à la scolarité...) mais elle doit aussi permettre aux habitant-es de réfléchir sur la Politique (analyse de la situation politique, sociale et économique, analyse géopolitique, analyse des rapports sociaux dans notre société – racisme, sexisme…).
Nous devons re-politiser, politiser nos interventions : une action quotidienne dans les territoires les plus populaires, une action qui permette le débat sans tabou, sans volonté d’instrumentaliser la parole et la pensée. L’animation ne peut pas être que sociale, socio-culturelle, socio-éducative mais elle doit aussi être socio-politique. Échanger, débattre de la politique pour comprendre, avoir les clef de lecture et de compréhension du monde qui nous entoure et se forger ses propres opinions sont les conditions nécessaires à une évolution vers une société plus juste.
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